Mes forêts me manquent en permanence. Et elles me manquent d’autant plus à mesure que je passe du temps avec elles.
C’est une sensation étrange.
Elles ne viennent jamais me voir. C’est toujours moi qui dois faire le déplacement pour qu’on se retrouve. Du moins, c’est la sensation que j’ai actuellement. Et je doute que cela change, puisqu’elles restent toujours au même endroit.
Vue sous un autre angle, mes forêts sont des microcosmes de milliards d’êtres vivants qui se déplacent de microcosme en microcosme.
Donc, finalement, la seule métrique qui fait qu’elles restent au même endroit est celle du plan cadastral de la Mairie.
Oui, c’est ridicule quand on y pense.
Privatiser une forêt, c’est réel uniquement selon le plan cadastral.
Donc, si tout est fractal, je ne vois pas pourquoi mes forêts ne pourraient pas se déplacer dans mon esprit.
Quand on sait que les arbres communiquent entre eux grâce à des procédés chimiques très élaborés, peut-être que, comme je porte beaucoup d’attention à mes forêts, celles-ci trouvent un intérêt à me transmettre une part chimique d’elles-mêmes, par logique de survie.
Cela expliquerait peut-être pourquoi je pense en permanence à elles.